PS4, entre 50 et 70 euros
Testé entre le 13 et le 18 mai (pour les patchs)
News ! Bande-annonces The Last Of Us 2, Death Stranding et Uncharted : The Lost Legacy
(la plupart des photos sont issues de mes sessions de jeux)
La trilogie se concluait quasiment en comédie romantique, en happy end, et l’on devinait la fin des aventures pour Nathan Drake et sa dulcinée, Elena.
On retrouve Nathan, dans ce quatrième et dernier épisode, rangé des voitures, marié, à l’ombre d’une vie de famille qui débute, avec un boulot établi et, surtout, légal. La scène du grenier, où Nathan a rangé les souvenirs de sa vie passée, est assez émouvante, et amusante. On le dirige, parmi les quelques reliques de ses aventures pour finir par tirer sur tout et n’importe quoi à l’aide d’un pistolet en plastique. Uniques échos d’une vie qu’il ne mènera plus… ?
Mais, pour être tout à faire honnête, le jeu ne démarre pas ainsi. Comme à son habitude, et respectant les recettes qui ont fait son succès, le jeu nous plonge directement dans l’action, avec une poursuite en bateau bien menée, en compagnie d’un nouveau personnage : Sam Drake, le frère de Nathan.
Les chapitres suivants sont l’occasion de retours dans le passé (là encore, même recette) où Sam nous est présenté totalement, et surtout, où son absence (et sa non-évocation) de la première trilogie est expliquée. L’explication est simple, certes, mais l’important c’est d’y croire. Et heureusement, elle tient la route : tout le monde le croyait mort.
Au niveau des nouveaux personnages, un a retenu mon attention, elle fait une entrée fracassante et le premier combat que vous mènerez contre elle est parfaitement chorégraphié. Il s’agit de Nadine, à la tête d’une armée de mercenaires, dont les services ont été loués par un ancien partenaire de Sam et Nathan. Tout ce petit monde est à la recherche d’un trésor, du plus grand trésor des pirates n’ayant jamais navigué : Henry Avery.
Voilà pour le scénario. Basique, semblable aux autres sur le fond, tout aussi rempli de rebondissements, d'énigmes et d’actions mais dont la richesse réside dans les liens qu’il met à jour, ceux qui unissent les personnages entre eux, ceux qui tentent de nous attirer vers eux, nous les faisant aimer, ou moins, ce qui nous amènent définitivement dans l’aventure.
Pour le gameplay, les développeurs n’ont eu de cesse au cours des mois de teasing de nous vendre un jeu plus immersif, et à l’intelligence artificielle plus élaborée. Cela se traduit par le fait que vous serez rarement seul sur le terrain, souvent accompagné, notamment par votre frère. Et fort heureusement, il ne foncera pas dans le tas, armes à la main et suivra votre exemple. Dorénavant, on peut aborder les phases d’actions en mode infiltration - toute proportion gardée. Se dissimuler dans des hautes herbes, sur un rempart, derrière un mur, pour éliminer les gardes un à un et en silence, plutôt que de tirer dans le tas. Votre coéquipier suit le mouvement, vous aide, attaque les gardes proches de lui selon la méthode choisie. Pour ma part, je n’ai jamais réussi à finir une séquence en infiltration, cela se terminait toujours par l’utilisation intensive des armes.
Autre nouveauté, un sentiment un peu plus grand de liberté. Le jeu est dirigiste, mais les niveaux sont un peu plus grands. Si vous avez suivi le développement du jeu, nous n’avez pas pu passer à côté de la séquence de Madagascar qui a été sur-vendu. A juste titre, certes, tant la séquence est bonne. Le terrain de jeu est gigantesque et on la parcourt en jeep dans une relative liberté. On est très loin des mondes ouverts à la The Witcher mais c’est quand même très appréciable.
La difficulté est la même que sur les autres épisodes de la série : si vous voulez avoir le sentiment de lutter, choisissez la difficulté élevée dès le début. Sans cela, une dizaine d’heure suffira pour voir la fin du jeu.
Dernier point enfin, les graphismes. Cela a déjà été crié sur tous les toits, depuis des mois et à plus forte raison depuis que le jeu est sorti. Le jeu est beau, le jeu est très beau. Les détails sont nombreux, les paysages somptueux, chaque chapitre est sujet à émerveillement.
Il y a pourtant encore beaucoup de choses à dire, entre clins d’œil et nouveautés de gameplay. Sans gâcher le plaisir, on peut dire que vous allez trouver le moyen de jouer à un jeu vidéo dans le jeu vidéo, déclenchant la réplique de Nathan « mais pourquoi les gens jouent à ce jeu ? ». L’humour est d’ailleurs omniprésent tout au long du titre. Autre « vieille » nouveauté (ceux qui joueront au jeu comprendront l’allusion) le grappin, qui vous permettra de vous balancer au-dessus du vide, de fondre sur vos ennemis façon Batman ou juste d’escalader une paroi abrupte.
Quant à la conclusion définitive de la saga Uncharted, je n’en dirai rien, pour ne pas spoiler comme d’habitude. Mais elle est émouvante, logique et bien amenée.
En définitive, un jeu éblouissant, parfaite présentation technique des capacités de la PS4, mais qui n’oublie pas non plus d’immerger le joueur dans un monde prenant et riche. En somme, un excellent jeu doublé d’un au-revoir à une saga exemplaire.
Je ne sais pas si ce sera aussi fort que Last Of Us (car peut-être plus limité en gameplay et ambiance) mais ça commence très, très bien et visuellement, c'est exceptionnel.