Fiche Fly Me to the Moon:

russel 24/10/24 1:02 1     Partager sur Facebook
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Note moyenne de cet épisode: 16.0 / 20 (1)
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16.0

C'est un film que j'aurais envie de rebaptiser Lie Me to the Moon tant la capacité à y raconter des foutaises de façon assumée devient stratosphérique. Ils n'ont quand même peur de rien les américains. Et si d'aventure un jour, il devient admis qu'en 1969, ils nous ont roulés dans la farine, ils nous diront encore bien fringants, que malgré tout, ils nous auront bien faits rêver et que là est l'essentiel. Mais dans l'immédiat on joue avec les vérités, mélangeant toutes les théories, quitte à rendre les plus gênantes crédibles. Car oui, l'idée de fausses images d'un alunissage reconstitué en studio est bien étayée ici et on nous dit que c'est pour la bonne cause. Pour que l'Amérique en aucun cas n'échoue à assurer sa suprématie aux yeux du reste du monde et en particulier à la tronche des russes. On pardonne tout à la pub, on légitime les actions (hors contrôle présidentiel) de l'état profond et de la CIA et le fait de prendre les gens pour des cons. Tout ça devient très bon enfant. J'ai beaucoup pensé à Moonwalkers qui s'était déjà lancé dans cette voie sur le même sujet mais de façon beaucoup plus burlesque.

Alors peut-être qu'on veut préparer nos consciences à la grande vérité (faute à demi avouée, à moitié pardonnée?). Car à une époque où l'image est de plus instrumentalisée à grand coup de deep fakes numériques de plus en plus performants, d'effets spéciaux de plus en plus ambitieux, notre oeil apprend à faire le tri. Il n'est certainement plus celui d'un individu des années fin 60's, ni même des 90's. Et le fait est que lorsqu'on voit les images d'époque, avec le recul, on peut raisonnablement se poser des questions. Et honnêtement même dans ce film soigné, quand ils nous font leur véritable arrivée sur la lune avec cette espèce de capsule improbable, quand la porte s'ouvre pour laisser les astronautes s'extraire et fouler le sol lunaire, la séquence semble improbable, même dans le cadre d'une fiction d'anticipation. On est plus proche de Méliès en fait, vu d'aujourd'hui. Le seul fait que 3 gusses aient pu survivre là dedans dépasse l'entendement.
Le film choisit de nous exposer que le faux alunissage a été prévu pour être diffusé en doublon en direct. Ca aussi c'est un peu dur à vendre vu que les cosmonautes sont quand même attachés à des filins et qu'il y a une post prod à envisager, sinon les risques que la supercherie soit trop évidente me paraissent démesurés, même avec une qualité télé dégueulasse à l'époque. On ne parle même pas du chat noir qui permet de noyer le poisson.

Après il faut reconnaître au film des qualités évidentes. Le scénario est malin dans sa roublardise et bien ficelé et sait ménager ses rebondissements. C'est du hollywoodien avec ses codes propres, mais qui soigne le spectacle, petite romance comprise, soit ce qui fait sa réputation (bien dévaluée ces derniers temps). Les personnages sont bien développés, j'ai beaucoup apprécié Kelly Jones, une sorte de Mad Men féminine qui permet une belle prestation de Scarlett Johansson. Même le sinistre Moe est parfaitement sublimé par un Woody Harrelson toujours en verve. Ca se regarde sans voir le temps passer. En revanche je ne pense pas que ça puisse réconcilier les scientistes et les complotistes...







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