Alors parfois, le jury de Cannes a le bon nez, ce n'est pas tout le temps, mais ça arrive. Et c'était le cas cette année pour cette Palme d'Or qui marque par la façon dont elle parvient à tirer un instantané de la tendance de son époque. Ca ne m'étonne qu'à moitié venant du réalisateur Sean Baker que je connaissais essentiellement pour son Florida Project, fiction sur forme docu qui tentait déjà de livrer un témoignage de l'Amérique contemporaine par le biais d'une strate sociale (white trash). J'avais été à moitié convaincu car sa chronique n'évitait pas la complaisance et avait tendance à flotter. Là en revanche plus étonnant, il livre un film au scénario ultra structuré qui ne laisse pratiquement pas un instant de répit.
On suit donc deux zoomers que tout est supposé opposer socialement et culturellement si ce n'est leur matérialisme forcené et leur absence de repères traditionnels. Lui est fils d'oligarque russe passant du bon temps aux USA aux frais des parents fortunés, elle est gogo danseuses (américaine mais d'origine russe) et ils ont la mauvaise idée, dans leur inconséquence, de se marier. Quand j'avais lu le synopsis lors de sa présentation cannoise, je m'attendais à un truc un peu glauque, style trafic mafieux, maltraitance, etc... Et en fait pas du tout, même s'il y a un aspect tragique chez la plupart des personnages passablement déboussolés. Dans le traitement on est en fait plus dans du Tarantino, notamment la scène héroïque de maîtrise d'Ani à domicile. L'écriture est au poil, on sent que Sean Baker connait son sujet, a probablement passé du temps sur le terrain à observer. Idem pour le casting dont il semble s'être occupé personnellement. Pour l'authenticité on a forcément un paquet d'acteurs russes.
En bref, c'est drôle, c'est très cruel, ça fonctionne du début à la fin. Bravo.
On suit donc deux zoomers que tout est supposé opposer socialement et culturellement si ce n'est leur matérialisme forcené et leur absence de repères traditionnels. Lui est fils d'oligarque russe passant du bon temps aux USA aux frais des parents fortunés, elle est gogo danseuses (américaine mais d'origine russe) et ils ont la mauvaise idée, dans leur inconséquence, de se marier. Quand j'avais lu le synopsis lors de sa présentation cannoise, je m'attendais à un truc un peu glauque, style trafic mafieux, maltraitance, etc... Et en fait pas du tout, même s'il y a un aspect tragique chez la plupart des personnages passablement déboussolés. Dans le traitement on est en fait plus dans du Tarantino, notamment la scène héroïque de maîtrise d'Ani à domicile. L'écriture est au poil, on sent que Sean Baker connait son sujet, a probablement passé du temps sur le terrain à observer. Idem pour le casting dont il semble s'être occupé personnellement. Pour l'authenticité on a forcément un paquet d'acteurs russes.
En bref, c'est drôle, c'est très cruel, ça fonctionne du début à la fin. Bravo.